samedi 9 janvier 2016

[ Chronique ] • Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne • Antoine Paje


Titre :  Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne
Auteur : Antoine Paje
Editeur : Pocket
Nombre de pages: 161
Genre : Contemporain


" Accomplis chaque jour une chose qui te fait peur - Eleonor Roosevelt "


Résumé 

Certaines rencontres peuvent-elles changer le cours d'une existence ? Assurément. Une extraordinaire leçon de vie attend Paul Lamarche, Paul qui pense que réussir sa vie, se résume à... réussir.
Un Noir américain à la carrure d'athlète rencontré en prison et un puissant homme d'affaires japonais qui parle de cerisiers et de poussières, d'autres encore, lui permettront enfin de comprendre que l'on ne réussit que lorsque l'on se met debout. Paul admettra enfin que les peurs ont mené sa vie jusque-là. On ne peut marcher que lorsqu'on dépasse les craintes qui nous entravent tous et nous empoisonnent. La vie est au bout du chemin.
Un roman tour à tour parabole moderne de la découverte de soi, récit d'une amitié profonde et histoire d'amour incandescente.


Mon avis



Un si petit livre pour de si grandes choses. Un roman qui nous parle de peur. De nos peurs ... 
Vous savez, ces peurs qui nous bouffent de l'intérieur, nous pourrissent la vie, nous empêchent d'avancer et de nous lancer dans l'inconnu. Ces peurs qui nous forcent à ne rien dire de " peur " de blesser ou vexer. Cette peur de perdre son job, de se fâcher avec ses amis parce que l'on ne pense pas comme eux ou encore cette peur d'avoir quelque chose de grave dès que l'on tombe malade et que c'est un peu plus coriace que la fois dernière. Cette peur de faire des mauvais choix, de se tromper de chemin, de rater sa vie ... Bref, nous en avons tous, et une liste bien longue. Mais le but de ce petit roman, est de nous apprendre à marcher sur nos deux jambes, et à ne plus jamais ramper. Car, qui n'a plus peur ne rampe pas, IL MARCHE !

C'est un roman à lire plusieurs fois dans sa vie, je pense qu'il peut apporter beaucoup à tout un chacun, et que le fait de le lire à différent moment de notre vie, peut nous permettre de nous recentrer sur nous-même, de ne plus avoir peur, et aussi de se rendre compte et accepter le fait qu'on ai peur afin de corriger cela. Je suis certaine qu'il peut parler à beaucoup de personnes et que selon le moment de notre vie où on le lit, on le découvrira toujours une nouvelle fois, et toujours différemment de la dernière fois qu'on l'a lu.

Pour l'histoire, l'auteur nous conte celle de Paul ( qui est au fond, un peu la sienne ). Paul ne voit que par le succès, la richesse et le sexe. C'est, à mon sens, un exécrable personnage, qui ne comprend rien à la vie, et ne va pas plus loin que le bout de son nez. Jusqu'au jour où, il se rend compte de ce qu'est la vie, de ce que sont ses choix, ses envies, de ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. À plusieurs reprises, il rencontrera des personnes qui veulent lui ouvrir les yeux et le faire changer de chemin. Des gens qui lui apprendront à ne plus ramper face à ses peurs, mais à marcher, debout sur ses deux jambes ...


Quelques passages

" A force d'accumuler de la poussière, on obtient une montagne. "

" Je serrai Mister Montagne contre moi, comme un frère. Non comme un père, justement. Un père qui, une nuit, l'avait soulevé par l'épaule pour m'apprendre à marcher sur mes deux jambes."

" Ta vie est importante ? C'est vrai, mais la mienne aussi.Peut-être que tu ne sais pas où tu veux aller, mais moi, je sais, et je sais où je n'irai plus. Je sais que je marche sur mes deux jambes. Tu ne peux pas me faire ramper, je ne sais plus comment on fait puisque je n'ai pas peur ."

" Lorsque la peur disparaît, s'évanouissent avec elle le besoin de domination, la haine, l'envie, la jalousie, la course à toujours plus d'argent, mais aussi notre peur sourde et invalidante de la mort qui nous empêche d'entreprendre, d'avancer."

" nous avons tous peur et quelque part, nous le savons, même si la peur nous interdit de l'admettre, et surtout de le combattre. Après tout, elle prospère en épuisant notre énergie vitale et n'a aucune intention de nous libérer sans se défendre bec ongles." 

" Je le répète, ne plus avoir peur, ne signifie en rien devenir une sorte de sage barbu et décharné, assis en tailleur sur sa montagne, qui regarde passer les êtres et les choses sans intervenir. Çà ne signifie pas tolérer l'intolérable. Ça signifie au contraire devenir un roc face à quelqu'un qui pratique l’inacceptable. C'est "Non", comme disait la auntie Susan du père Zach, et c'est vraiment " Non ! ". Ce n'est pas un " Non ! " apeuré qui peut soudain se transformer en "Pourquoi pas" ou en "Euh, ben oui". C'est "Non ! ". Les autres, même les enfoirés, sentent très bien quand un "Non ! " est non négociable, ou quand c'est du pipeau. C'est un "Non ! " qu'il faut être prêt à défendre. Ça s'applique dans chaque domaine de la vie, sentimental, familial, professionnel. Ça se résume à " Ta vie est importante ? C'est vrai, mais la mienne aussi " ...


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