dimanche 19 juillet 2015

[ Chronique ] • Le collier Rouge • Jean-Christophe Rufin



Titre : Le collier rouge
Auteur : Jean-Christophe Rufin
Editeur : Editions Folio
Nombre de pages : 164
Genre : Contemporain


Résumé 

Dans une petite ville du Berry, écrasée par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte. 

Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. 
Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. 
Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. 

Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame...


Mon avis :


J'ai d'abord, été particulièrement attirée par la couverture de ce roman. En effet, un chien en couverture, avec une médaille et ce qui semble être un soldat en arrière-plan faisait pour moi bon ménage. Puis vient la quatrième de couverture : alors là, je ne pouvais absolument pas reposer ce livre.


J'ai beaucoup apprécié cette lecture, avec son histoire et son petit nombre de personnages, mais très attachants les uns et les autres. J'ai regretté que l'histoire ne dure pas plus longtemps et ne soit pas plus approfondie. Puis l'hommage en fin de livre m'a beaucoup touché. Ce roman est tiré de l'histoire du grand-père d'un très grand ami de l'auteur. Cet ami et photographe se prénommant Benoit Gysembergh, n'a malheureusement pas pu lire ce roman témoignage, car la maladie l'a emporté. J'ai trouvé donc, cet acte d'amitié et de fidélité vraiment très touchant. Parlons-en, de la fidélité ... L'auteur nous parle de loyauté et de fidélité, tout au long de son roman, mais de différentes manières. La fidélité dans un couple, la fidélité d'un ami ou encore la fidélité d'un chien pour son maître. Et oui, qui peut être plus fidèle qu'un chien !?
L'auteur nous brossera toute une palette de sentiments, comme l'amour, l'honneur, ou encore le dévouement et l'orgueil.



Pour vous raconter un peu l'histoire sans trop en dire, il s'agit donc, en 1919 une fois la guerre terminée, du commandant, Chef d'Escadron, Hugues Lantier de Guez, nommé Juge militaire après l'armistice, qui descend dans une petite ville du bas du Berry afin d'instruire l'affaire Morlac. Jacques Morlac, ce jeune paysan qui a été forcé de partir faire la guerre, comme de nombreux hommes à cette époque, devenu d'ailleurs caporal se retrouve prisonnier dans une ancienne caserne devenue un centre de détention pendant la guerre. Il a beau être seul dans sa cellule, il ne l'est pas pour autant. En effet, depuis qu'il est enfermé, son chien Guillaume, jappe sans cesse, jours et nuits, devant la caserne. On lui reproche de s'être mal comporté envers la nation, alors qu'il était médaillé de la Légion d'honneur et considéré comme un héros. Le juge a donc quatre jours pour interroger ce détenu, découvrir sa vie et ses secrets et ainsi, rendre son verdict ...



Va-t-il s'en sortir ? Le juge sera-t-il clément envers cet homme qui a donné énormément pour son pays ? Et si Morlac regrettait ses actes ? Avait-il peut être bu ce jour-là ? Comment le faire sortir de prison ? D'autant plus que cet homme est plutôt très caractériel et têtu ...
Je vous laisse découvrir le fin mot de l'histoire ...

Quelques extraits :

" Dans cette cellule, le juge restait le juge, il rédigeait soigneusement son procès-verbal mais l'interrogatoire était aussi une conversation entre camarades que la mort rentrait bientôt égaux."

" C'était lui, le héros. C'est ça que j'ai pensé, voyez-vous. Pas seulement parce qu'il m'avait suivi au front et qu'il avait été blessé. Non, c'est plus profond, plus radical. Il avait toutes les qualités qu'on attendait d'un soldat. Il était loyal jusqu'à la mort, courageux, sans pitié envers les ennemis. Pour lui, le monde était fait de bons et de méchants. Il y avait un mot pour dire ça : il n'avait aucune humanité. Bien sûr, c'était un chien... Mais nous qui n'étions pas des chiens, on nous demandait la même chose. Les distinctions, médailles, citations, avancements, tout cela était fait pour récompenser des actes de bêtes."

"Lantier observa la manière qu'avait ce vieux cabot de froncer les courcils en inclinant légèrement la tête, d'ouvrir grand les yeux pour exprimer son contentement ou de les plisser en prenant l'air sournois pour interroger l'être humain auquel il avait affaire sur ses intentions et ses désirs. Ces mimiques, jointes à de petits mouvements expressifs du cou, lui permettaient de couvrir toute la palette des sentiments. Il montrait les siens, mais surtout, il répondait à ceux des autres."

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